En ce mardi 23 mai, le Défi de Caroline fait étape à Paris ! Si l’itinéraire choisi traverse surtout des départements qui n’ont pas d’unité de soins palliatifs, il était essentiel de faire entendre le message de Caroline au niveau national.
Pour cela, un parcours symbolique à vélo permet aux membres du collectif Soulager mais pas tuer d’accompagner Caroline et son tricycle du parvis des Droits de l’Homme au ministère de la Santé : tout un programme ! Rendez-vous est donc donné devant le Trocadéro, là où avait eu lieu la grande mobilisation du 4 avril « je vis donc je suis ».
Les responsables de groupe distribuent les dossards aux couleurs de Soulager mais pas tuer et donnent également quelques consignes de sécurité pour le bon déroulement du trajet. C’est parti ! A tricycle, vélo, Vélib’ ou même… trottinette électrique, tous s’élancent avec Caroline sur les avenues de la capitale. Cela change des tranquilles voies vertes !
Le temps d’une pause photo devant la Tour Eiffel, et tout le peloton de cyclistes se remet en route direction l’avenue de Ségur et son ministère : les voici qui arrivent !
Caroline est chaleureusement accueillie par un beau groupe de soutiens. Après les applaudissements de tous et les embrassades des amis et famille, Caroline descend de son tricycle pour retrouver le fauteuil roulant et se met en place pour la conférence de presse. Les médias présents et le public l’écoutent avec attention s’exprimer sur la première partie de son parcours.
« Ce que je retiens de mes rencontres sur le stand, c’est que :
- Beaucoup de personnes n’ont pas encore entendu parler des soins palliatifs. Par contre elles ont entendu parler d’une future loi autorisant l’euthanasie… qui leur apparaît l’unique solution.
- Il y a ensuite ceux dont un proche a beaucoup souffert en fin de vie :
• certains n’avaient pas bénéficié de soins particuliers ;
• d’autres étaient seulement en « lits identifiés » de soins palliatifs (solution peu adaptée à ceux qui souffrent beaucoup) mais aucun en véritable unité de soins palliatifs. Quelle injustice !- Enfin, ceux dont un proche avait bénéficié de réels soins palliatifs (en unité ou en équipe mobile), disaient leur émotion d’avoir pu accompagner leur proche jusqu’au bout dans les meilleures conditions possibles.
J’ai aussi rencontré des équipes en soins palliatifs. Ces soignants sont unanimes : ”Oui, aujourd’hui nous apaisons la douleur physique ou morale, dans de très rares cas nous avons besoin de la sédation profonde et continue.” Je leur ai fait préciser : Même pour la maladie de Charcot ? « Oui ! »
Ce qui ressort pour moi c’est que les patients souffrent d’abord de solitude, beaucoup craignent de peser sur leurs proches, ou de devenir dépendants.
Pour ma part ma dépendance sera de plus en plus grande mais elle me permet des relations humaines plus vraies et plus fortes… c’est cela dont nous avons tous besoin, malades et bien portants. »
Caroline Brandicourt, le 23 mai 2023, devant le ministère de la Santé et des Solidarités
Avec Caroline, s’expriment également deux soignantes :
« Un soignant ne peut pas être prescripteur de mort. Les soins palliatifs et l’euthanasie sont fondamentalement incompatibles. »
Eliane Catorc, médecin, formateur en soins palliatifs, en exercice dans un Ehpad spécialisé Alzheimer.
« La promesse en parallèle de développer à la fois les soins palliatifs et l’euthanasie est non seulement incompatible mais indécente. Une loi grand âge et autonomie, voilà ce qu’il faut obtenir. »
Alix Durroux, porte-parole de Soulager mais pas tuer et médecin gériatre.
Caroline a ensuite témoigné de l’incroyable instinct de survie qui l’anime :
« J’ai découvert en moi une capacité d’adaptation insoupçonnable lors de ce défi… Soulager sans tuer fait gagner en humanité ! Par contre l’idée même de l’euthanasie, ça me coupe les jambes et ça me décourage ! »
Caroline a ensuite conclu par ce message au ministre et au gouvernement :
« Une société qui choisit l’euthanasie ou le suicide assisté est une société qui se trompe d’objet, elle supprime le souffrant au lieu de supprimer ce qui le fait souffrir ! La loi actuelle est bonne et elle est suffisante. Les unités de soins palliatifs permettent de vivre jusqu’au bout sans souffrir, ceux qui en ont bénéficié pour leurs proches me l’ont affirmé, que ceux qui en doutent me rejoignent dans mon défi pour l’entendre ! »
Caroline et la gériatre Alix Durroux sont ensuite interviewées par les médias. Pendant tout l’événement, les bénévoles de Soulager mais pas tuer vont à la rencontre des passants pour leur expliquer le projet fou de Caroline, et la teneur de son message.
Et c’est une après-midi bien remplie qui s’achève pour Caroline, son équipe et ses soutiens parisiens ! Une belle conclusion pour cette première partie du Défi, qui se poursuit ensuite dans l’Est de la France où plusieurs départements sont également dépourvus d’unité de soins palliatifs : cap sur les Ardennes dès le 24 mai !
Revivez le passage du Défi de Caroline à Paris grâce à cette vidéo !