À vélo et à tricycle, des Vosges à la Haute-Saône, nous découvrons de beaux paysages, sous un soleil toujours éclatant ! Les forêts bordent les canaux, les écluses sont plus nombreuses qu’ailleurs, et nous croisons quelques péniches, pour notre grand bonheur.
Avec notre coéquipière Christine, nous expérimentons une nouvelle organisation : la logistique, ça compte, si l’on veut réussir ce Défi avec Caroline 😉
Christine part en avance avec le van, rejoint le point d’arrivée, puis fait le trajet inverse à vélo sur la voie verte. Au même moment, Caroline s’élance avec Camille à sa rencontre. Lorsque la jonction se fait, Camille repart vers le point de départ – chercher le camping-car. Pendant ce temps, les deux autres reprennent la route… tout un casse-tête !
Sur leur trajet, une belle après-midi de juin alors qu’elles cherchent de l’eau, Caroline et Christine rencontrent deux messieurs, soixante-dix ans, qui rechargent le réservoir du cimetière d’un village près de Fontenoy-le-Château. Ils expliquent la raison de leur présence dans ce lieu consacré aux défunts :
« Nous sommes venus sur la tombe de notre grand-mère morte en 1955, nos grands-parents ont voulu être enterrés chacun dans leur village d’origine. Alors nous ne sommes pas d’ici mais nous venons nous y recueillir. »
Puis Caroline leur parle de son défi. Naissent alors des confidences de ces deux hommes :
« Notre sœur est morte d’un cancer il y a trois ans. Un jour l’infirmière nous a dit : ‘On va lui faire une piqûre de morphine, elle n’en a plus que pour trois jours à vivre de toute façon’. Nous on trouvait que ce n’était pas la peine, elle ne souffrait pas, mais l’infirmière lui a fait la piqûre quand même. Notre sœur est morte très peu de temps après… Nous on aurait eu encore trois jours ! »
Ils sont marqués par ce décès qu’on leur a presque « imposé », selon eux. Vivre la mort d’un proche n’est jamais facile, c’est pourquoi il est essentiel, quand on le peut, de laisser le temps. Le temps de vivre et de dire ce qui doit encore être vécu ou dit, entendu. Nous avons entendu plusieurs histoires similaires, où la famille estime que les soignants se sont arrogés un droit qu’ils n’avaient pas ; une forme de toute-puissance de la médecine, qui décide de la vie ou de la mort du patient !
Camille retrouve enfin l’équipe, les deux véhicules enfin réunis, pour la suite de la soirée. Ces quelques jours sans stand nous permettent de pédaler en étant plus ouvertes aux rencontres sur notre chemin.
Nous pouvons aussi profiter de la faune et la flore du parcours. Dans l’un de nos campings, nous admirons ce jeune daim. Les renards et les hérons ne sont pas rares. Le plaisir du vélo !
