Samedi soir, nous sommes donc invités à partager un dîner bien sympathique avec des habitants de Mortagne. Jean-Noël (bénévole en soins palliatifs) et sa femme Marie-Odile ont invité trois de leurs amis, dont l’une fait également partie de l’Association des Soins Palliatifs (ASP) de l’Orne. C’est un peu un repas à thème, où chacun échange sur son expérience.
Jean-Noël et Catherine partagent ce qu’ils vivent comme bénévoles. Ils racontent avec gratitude l’excellente formation que leur a dispensé la psychologue de l’association – étape indispensable pour aller ensuite visiter les personnes malades ou en fin de vie. Catherine raconte aussi comment elle s’est retrouvée embarquée dans cet engagement pas comme les autres :
« J’ai vu une annonce dans le journal, en tout petit, qui proposait de suivre une formation pour devenir bénévole en soins palliatifs. Il fallait le voir, mais moi ça m’a parlé tout de suite ! Je me suis inscrite, et je ne regrette absolument pas. »
Catherine, engagée depuis quelques mois comme bénévole au sein de l’ASP Orne
Chacun des bénévoles a un jour de visite par semaine, dans l’un des hôpitaux du département : Mortagne, Flers, Argentan, Alençon… ou encore Mamers, dans la Sarthe mais rattaché à l’hôpital d’Alençon. La formation est essentielle pour développer la bonne attitude lorsqu’on se retrouve face à des personnes qui sont atteintes de maladies incurables. Les bénévoles ne sont pas là comme des sauveurs, ils ne peuvent pas tout. Mais la bonne attitude d’écoute et d’attention à l’autre dans sa fragilité est la clef d’un accompagnement le plus humain possible. D’ailleurs cette attitude se ressent lorsque l’on parle à Jean-Noël notamment : sa présence, sa douceur et sa capacité d’écoute laissent à penser qu’il doit faire beaucoup de bien aux personnes qu’il rencontre.
Le lendemain, après un bon déjeuner chez nos hôtes, Caroline s’élance pour une grosse étape : 40 km jusqu’à Alençon ! Elle est accompagnée aujourd’hui par un soutien local, Vianney, qui fait partie du collectif Soulager mais pas tuer. Ils partent donc tous les deux rejoindre la voie verte.
Pendant que les cyclistes pédalent, Camille et Jean-Luc ont enfin le temps pour quelque chose d’essentiel : refaire la déco du camping-car ! Le van est aux couleurs du Défi depuis le début de l’aventure mais le camping-car, lui, est encore tout blanc et tristement anonyme… ça ne peut plus durer !
Jean-Noël et Marie-Odile fournissent une aide précieuse. On lave à grande eau, on essuie, on place les autocollants par taille sur le véhicule, on mesure, on met à niveau, puis enfin on colle et on maroufle avec application – en espérant ne pas faire trop de plis. Mais pas de panique, Marie-Odile a une technique imparable pour faire disparaître les bulles d’air : il suffit de percer la bosse avec une aiguille puis d’aplatir le tout. Ni vu ni connu !
Et voilà le travail ! C’est quand même mieux, non ?
L’après-midi a filé vite avec cet atelier décoration, alors nous repartons vers Alençon où déjà, Caroline et Vianney arrivent à vélo. Mais ils ne sont pas seuls : Jacqueline (une autre bénévole de l’association des soins palliatifs !) et son mari les ont retrouvés pour finir le chemin avec eux.
Nous retrouvons d’ailleurs Jacqueline ce soir chez notre hôtesse de ce dimanche, Christine, la vice-présidente de l’ASP ! Décidément, quel accueil dans l’Orne par les bénévoles en soins palliatifs 🙂
Ce dîner est, une fois encore, l’occasion d’approfondir le rôle des bénévoles dans le cadre des soins palliatifs.
« Deux mots d’ordre très simples pour notre action : Présence et Écoute. Nous sommes là auprès des personnes, et elles peuvent nous parler. Parfois elles ne préfèrent pas, ou ne peuvent plus parler, alors nous sommes simplement là. Et parfois elles se sentent libres de se confier à des anonymes, et nous racontent ce qu’elles n’osent pas dire aux soignants ou même à leurs proches. »
Christine, bénévole et vice-présidente de l’ASP Orne
Lorsque les bénévoles reçoivent la liste des personnes à visiter, ils ne reçoivent que des noms : aucune précision sur la pathologie de chaque personne.
« Ainsi, l’accompagnement est plus confidentiel – et puis on n’a pas de préjugé sur la personne, ce qui pourrait être le cas si on la percevait par le prisme de sa maladie. »
Jacqueline, bénévole en soins palliatifs (ASP Orne)
Mais il est déjà l’heure d’aller dormir : Caroline préfère le confort du camping-car (moins de marches à monter !), mais Jean-Luc et Camille acceptent avec plaisir les chambres proposées par Christine.